Dalembert a écrit : ↑07 avr. 2020, 07:33
lelien a écrit : ↑03 avr. 2020, 08:23
Au vu des informations dont je dispose, l'étude de Raoult semble bien n'avoir aucune valeur scientifique.
Mais à ce que j'ai pu lire par ailleurs, ce n'est hélas pas une exception dans le monde la médecine. Une grosse majorité des études "basées sur les preuves" réalisées ces 30 dernières années n'ont pas pu être reproduites.
Conclusion : pas de doubles aveugles? Pas de valeur. Une seule étude pas encore reproduite ? Pas de valeur.
Oui, quand on prend un peu de temps pour lire cette étude on est effaré. J'aurai interdit que mon étudiant de master 1 présente ces résultats préliminaires pour son mémoire de fin d'année.
Et la RT-qPCR qui donne des résultats contradictoires d'un jour à l'autre (et encore même pas fait tous les jours!).
Je suis une fois de plus extrêmement gêné aux entournures avec votre déclaration.
D'abord, vous faites usage d'un argument d'autorité "j'aurais interdit...", comme étant assumé d'être en capacité, droit, compétence, pour statuer sur ce qu'il convient d'accepter devant une telle publi.
Pourquoi pas.
Mais alors, on relit les cinq ou six posts que vous avez faits sur cette question il y a une semaine :
Vous avez commencé à dire que vous fondiez un premier avis sur le nombre de fois où le nom de Raoult apparait dans Pubpeer.
Dalembert a écrit :Sur PubPeer.com qui recense toutes les publications douteuses, c'est à dire que les chercheurs qui les ont lu font remonter des incohérences au mieux, ou du bidonnage de donnée au pire. Je tape D Raoult et j'ai 10 publications qui sortent!
on vous a interrogé sur ce process, et vous avez répondu ceci :
Dalembert a écrit :
Au moins 10 de ses publications sont soumises à questionnement par leur pairs, les chercheurs. Il n'y a pas celle sur le Covid19 pour le moment.
Faudrait prendre le temps de lire les 10 publies originales en détail et de voir ce qui est reproché sur pubpeer. Mais c'est quand même assez rare (et infamant) pour un chercheur de finir cité sur pubpeer.
[...]
Moi je n'ai jamais été cité dans pubpeer. C'est vrai en tant que chef d'institut (qui doit surement exiger d'être sur toutes les publies) il a plus de chance d'avoir quelques papier douteux.
Mais en général, ca n'arrive pas ou très rarement. Dans mon institut, j'ai un seul exemple de chercheur dont une publie a été sur pubpeer. Ca a fait tout un bordel: expert ont demandé les data brutes, auditions de tout ceux qui avaient participé à l'étude, gel de ces crédits, bref, ce n'est pas anodin.
Je vous ai répondu que je doutais fortement de la valeur d'authentification de votre démarche, je vous incite à reprendre avec attention ce que j'ai écrit , là je ne fais que quoter quelques phrases :
Jeffrey a écrit : ↑26 mars 2020, 13:36
On va relativiser un peu les choses.
[...]
Quoi qu'il en soit, si on regarde les 12 citations de Raoult, non pas dix comme l'indique D'Alembert, on constate qu'il y en a 5 qui datent des dernières 24 h. Troublant non ?
Et si on remonte un peu la liste, on constate qu'il y en a trois qui portent sur le même article, la même question il y a deux ans.. par la même personne... Je suppose que les modérateurs de pubpeer s'en sont rendus compte ?
Sinon, je ne suis pas docteur en biologie cellulaire, mais j'ai quand même jeté un oeil aux questions posées par les peer surveillants anonymes. Le savoir n'est pas une armure qui nous met à l'abri des interrogations de quiconque.
La posture du sachant qui ne peut s'expliquer qu'auprès de ses homologues n'est ... qu'une posture.
Par exemple, la dernière [...]
Ce qui est certain, c'est que compter le nombre de fois où un nom apparait pour ce genre de choses et écrire ensuite que c'est infâmant pour l'auteur, cela laisse pensif. On ne publie certainement pas ce que l'on veut en sciences. Mais si dans votre secteur de recherche, on en est à surveiller ce genre de conneries pour se dire qu'il y a branle bas de combat sur le pont quand il y a un commentaire sur pubpeer, ça fait bizarre. Une question comme cela : cela ne vous est jamais arrivé qu'un reviewer vous pose une question idiote juste parce qu'il n'avait pas pigé ?
Vous vous êtes rallié à mon analyse de la manière suivante :
Dalembert a écrit :
Je n'ai pas regardé dans le détails les commentaires qu'il a eu sur PubPeer. Il a sans doute des doutes non justifiés sur les résultats.
Évidemment si ton papier apparait dans pubpeer pour une broutille comme tu l'as souligné (photo recentré, ou autre), l'Inserm ne va absolument rien faire. Il faut que le doute soit justifié! Oui, c'est souvent qu'un reviewer pose une question idiote.
A ce stade des opérations, j'avais compris que vous aviez fait preuve d'un jugement hâtif, un jugement de chercheur qui appartient à une communauté, et qui est profilé pour suivre un comportement de panurge en tenant bien haut au dessus de sa tête les tables du protocole. Mais que finalement, un peu de recul et d'humilité avaient pointé le bout de leur nez.
De plus, un peu après vous avez écrit :
Dalembert a écrit :
Je ne veux pas discréditer cette personne que je ne connaissais pas il y 15 jours.
Donc, j'en ai conclu que vous n'étiez pas dans son domaine de recherche, mais que vous aviez adopté ce comportement plein de préjugés où la forme prime le fond. Parce que quand même, si vous n'aviez jamais entendu parler de Raoult avant le mois de février, ça veut grosso modo dire que vous ne connaissez rien à ses sujets de recherche, et que vous ne vous étiez prévalu d'une attitude de "chercheur" au sens méthodologique du terme : tous la même démarche, tous le même process, etc.
Les choses pouvaient en rester là.
Mais voilà-t-y pas que vous reprenez les propos de lelien, qui lui avoue ne pas avoir une connaissance scientifique, pour enchérir que le travail d'un directeur d'institut international ne vaut pas un rapport de M1 d'un étudiant.
Donc je comprends à nouveau que vous ne parlez pas du contenu lui même, mais que vous prétendez faire la même méta-analyse d'approche sur l'examen du respect des protocoles de publication.
Personnellement, ça ne me viendrait pas à l'idée dans mon domaine de recherche de demander une approche en double aveugle. Concernant les étudiants de M1, auxquels je demande de faire un travail d'appropriation d'un article, voire de démontrer un ou deux résultats sur des cas particuliers, voire de faire une simulation numérique d'un comportement d'équation... Je vois pas bien comment on pourrait démontrer et valider un théorème en double aveugle.
Vous allez me dire peut être que ce n'est pas pareil, parce que c'est pas le même domaine, que vous avez parfaitement la légitimité du scientifique, l'argument d'autorité en somme, pour me dire que les méthodes et protocoles employés dans votre domaine de recherche sont parfaitement transposables à celui du docteur Raoult ... dans un domaine où vous ne connaissiez rien du grand ponte il y a quinze jours.
Ce qui m'interpelle encore plus, c'est que j'ai pris la peine sur ce fil de poster un lien sur l'article en question. Je suis assez grand pour faire la part des choses entre ce que je maitrise et ce que je ne maitrise pas, aussi bien du point de vue méthodologique que du point de vue corpus.
Avec vous, on sait pas très bien.
Dalembert a écrit :
Tu peux regarder le nombre de message que j'ai posté en 10 ans, quasiment aucun! Donc je suis pas du tout dans la polémique mais j'ai bien peur que le jour d'après quand on fera le bilan, la recherche française soit discrédité par des effets d'annonce.
Un, ça me fait penser à la théière de Russel, ou plus bêtement à un syllogisme.
Deux, la recherche française perd toute crédibilité avec ces déclarations multilples des grands pontes parisiens. On peut prendre le métro, on n'a pas besoin de porter de masque, on doit pas faire de jogging, on doit porter un masque, on peut aller voter, on doit rester chez soi. Je passe sur ce chef d'oeuvre de contradictions entre l'institut marseillais et les médecins parisiens, ce n'est certainement pas le pire.
Trois, c'est votre approche qui décrédibilise la méthode scientifique et l'approche des problèmes. Vous me semblez, à la lecture de ce que venez d'écrire à plusieurs reprises, avoir une pensée étriquée, bourrée d'automatismes comportementaux érigés en corridors avec plein de portes latérales totalement hermétiques. Je pense que cela a un rapport avec ce qu'est devenue la recherche en cinquante ans, un parcours méthodologique où le taylorisme inventé il y a un siècle pour fabriquer des bagnoles à la chaine produit des gens qui sont experts dans la case A178B23 qui nécessite le formulaire digne du domaine des dieux pour être habilité à travailler en faculté et à recevoir une paye du CNRS.
Je vous en prie, montrez moi que j'ai tort, c'est malheureusement mon plus grand souhait.