Vincent92 a écrit : ↑02 juil. 2020, 11:16
Il faut bien comprendre que la crise de 2008 et la crise actuelle ne sont pas de même nature. Le système bancaire était au cœur de la crise en 2008.
Et l'immobilier est assez sensible au crédit et problème de financement (méfiance interbancaire, hausse des taux, resserrement de l'obtention de crédit,...).
C'est donc bien gentil de parler de PIB en moins parce qu'on confine le monde mais je ne suis pas sûr de cela soit très pertinent.
Il faut surtout suivre le niveau de chômage, la confiance des ménages, les conditions de crédits, etc...
Je pense également que jobserve75 a une trop grande estime de la rationalité de l'acheteur. Il y a évidemment des acheteurs qui pensent comme cela mais c'est loin d'être tous.
Il y a aussi des acheteurs de RP qui voient l'immobilier comme un bien de consommation et qui cherche à se loger, quitte à s'endetter un maximum. Sans vraiment regarder si c'est "rentable" ou non. Il y a des investisseurs qui mettent du cash et voient que les loyers couvrent les mensualités.
Même si le fait qu'il n'y ait pas de placement alternatif intéressant joue indéniablement.
Le système bancaire est toujours au coeur de tout. Là, l'origine de la crise n'est pas bancaire, mais les banques sont bien évidemment les premières touchées. Une entreprise cliente qui fait faillite, c'est la banque qui est créancière qui paye les pots cassés, des opérations de marché qui se passent mal, ça passe dans le bilan de la banque, des particuliers qui sont à découverts, c'est la banque qui endosse le risque, des prêts bancaires et en particuliers immobiliers qui ne sont pas honorés ou pour lesquels il faut repousser les échéanciers, c'est la banque qui éponge.
ACTUELLEMENT, les banques sont dans la tourmente, et, sans intervention de la BCE, un certain nombre de nos banques seraient déjà virtuellement en faillite. Heureusement, la BCE a abaissé les taux de solvabilité, heureusement elle rachète un max d'obligations souveraines/corporate, ce qui apporte de la liquidité au banque. Heureusement aussi qu'il y a eu la mise en place des prêts garantis par l'état qui permet de soulager les demandes de prêts des entreprises. Mais il y a une limite au champ d'action des banques centrales et les banques sont obligées de se montrer prudente. Travaillant moi-même en banque, je peux témoigner que la situation est inquiétante.
S'Il y a des acheteurs de RP qui voient l'immobilier comme une valeur refuge, je pense, et c'est fort heureux qu'il y a un plus grand nombre de personnes avec suffisamment de plomb dans la tête qui réfléchissent aujourd'hui à 2 fois avant de se lancer dans un projet immobilier qui va les engager sur 20-25 ans au regard des incertitudes économiques, que ce soit au niveau de l'emploi ou du marché immobilier. Et s'ils ne sont pas suffisamment prudents, au besoin ce sera la banque qui les ramènera à la réalité en refusant leur dossier s'il n'est pas solide. C'est normal, c'est le rôle de la banque.
Et au delà de la remontée des taux, il y a aussi les restrictions des conditions d'octroi des prêts. Les banques exigent un plus gros apport, ça c'est parce qu'elles anticipent la possibilité d'une chute de l'immobilier. Elles appliquent à la lettre les recommandations de la BCE au niveau du taux d'effort et de la durée du prêts (on applaudira bien fort un retour au bon sens) et les investisseurs locatifs sont beaucoup moins bien vu (On se demande bien pourquoi
).