Qqun_de_Passage a écrit : ↑16 août 2020, 21:47
sonic21000 a écrit : ↑16 août 2020, 13:07
Titre : Prêt immobilier : 1 emprunteur sur 3 est client du Crédit Agricole
Date : 14/08/2020
Auteur : Samuel AUFFRAY
url :
https://fr.finance.yahoo.com/actualites ... 01040.html
La somme des crédits à l'habitation en cours de remboursement atteignait 246,4 milliards d’euros fin 2019 en France
Forte de plus de 20 millions de clients, la banque mutualiste (Crédit Agricole) représente 35,3% des crédits octroyés et actuellement en cours de remboursement. Elle devance le groupe Banque Populaire Caisse d'Epargne (BPCE) à 26,3% et le Crédit Mutuel à 16,7% des parts de marché. BNP Paribas et la Société Générale n'atteignent pas les 10% quand la Banque Postale plafonne à 2%
Étonnant que 3 acteurs se partagent le marché non ?
Pas si étonnant que le marché soit dominé par les banques mutualistes.
C une question de coût et de rentabilité des fonds propres employés. Le crédit habitat mobilise des fonds propres au titre du risque de crédit. Or la rentabilité y est devenu assez faible (la banque emprunte au mieux à. -1% puis prête vers 1,5%), soit une marge brute d’env 2% de laquelle il faudra déduire le coût du risque (cad les rares impayés).
Les banques coopératives/mutualistes trouvent leurs fonds propres auprès des adhérents/sociétaires a un prix plafonné (2% environ de remuneration des parts sociales) quand les capitalistes (SG, BNP) on des actionnaires qui réclament une rentabilité d’environ 10%, et vite. Du coup c’est bien plus acceptable pour les 1ères de s’engager dans ce business en apparence peu rentable.
En apparence, car à terme c un excellent moyen de gagner et conserver longtemps sa clientèle, à laquelle on proposera d’autres produits (bancaires, assurances, placements).
Les banques capitaliste préférèrent les activités de marchés et d’investissement ainsi que les services aux entreprises (commerce international notamment), plus complexes, plus risquées mais aussi plus rentables.
Pour elles le retail n’est pas une priorité. D’ailleurs, dans les comparatifs de frais bancaires, SG et BNP et leurs filiales (crédit du Nord par ex) sont en général très mal placées.
Les banques empruntent à 0% depuis un bon moment maintenant. C'est ce qui fait qu'elles pretent à 1% (marge + coût du risque) voir plus en fonction du profil (coût du risque qui augmente).
C'est un vrai piège d'un point de vu étatique car elles se financent en partie sur un marché dit "court terme" (les emprunts liés aux taux à 0% vont sur des durées en années plus courtes que les prets qu'ils font - ils parient sur des durées de pret plus courtes ; moyenne de 7 ans). Les Etats ne peuvent plus remonter les taux trop fortement sans impact fort sur les banques... qui ont l'argent de leur population. On a une sorte de prise d'otage généralisé en cours.
En effet ,le marché des particuliers n'est pas assez "juteux" pour SG & BNP (l'actionnariat recherche un gain rapide fort à court terme) qui s'orientent plutot vers la gestion d'actifs bien plus lucratif. Le reste est là pour avoir un peu de fond propre.
Sinon un autre axe de reflexion pour compléter les propos - le maillage territorial :
Les banques nationalistes ont quitté le marché (fermeture d'agence...) territorial.
Les mutualistes au contraire sont restées pour se partager plus fortement le gateau (à aujourd'hui, présence physique = plus de marché). Elles avancent quand meme petit à petit (agence avec accueil partagé, regroupement...) mais bien moins vite & fort que les autres. Elles s'attendent par contre à, un jour, d'un coup sec avoir à fermer une grosse partie d'un coup (quand les générations seront majoritairement au tout digital - choc en cours avec le travail à distance...etc...).
C'est pour ça que tout nouvel acteur numériques est systématiquement racheté par les banques : volonté de garder le marché & ne pas avoir de nouvel entrant qui casserait leur modèle
NB : à noter une fausse croyance, les "mutualistes" n'en ont plus que le nom (et la stratégie marketing). Leur SI est mutualisé, leurs produits sont créés en central à Paris sous marque blanche & distribués partout. C'est le cas depuis la crise de 2008. Les banques dites "régionales" n'ont plus que des commerciaux ; ce qui correspond aux banques nationalistes en fait.