Une chute de -50% aura du mal à se concrétiser sans dépression économique. Ce n’est pas impossible mais ça n’est pas le scénario central ni même le sévère
https://publications.banque-france.fr/ ... embre-2020.
Il faut supposer la quasi-disparition des spectacles du tourisme et des voyages professionnels ainsi que des commerces physiques de centre ville (qui accompagnerait un passage très rapide au télétravail).
Or, c’est de la « consommation de riches ». Les ménages aisés ont été assez peu affectés économiquement et leur potentiel de consommation est peu affecté même s’il ne l’utilisent pas à plein. Il faudrait des circonstances très particulières pour qu’ils ne reprennent pas à moyen terme leurs pratiques de consommation.
Ça revient à analyser la crise économique
en France comme un empêchement
momentané de la demande solvable. Que cela produise de la casse sociale à moyen terme est certain(*). On verra bien comment cela sera géré (indication: je m’attends à ce que mes impôts augmentent, mon salaire stagne et ma pension de retraite soit moins élevée que ce que la réglementation actuelle prévoit. Je suis moins certain mais juge plausible une révision à la baisse des dépenses sociales, le fer de lance de cette politique étant une chasse aux fraudes sociales. ).
Si les conditions de cet empêchement devaient se prolonger indéfiniment, il y aurait des choses à faire pour les rendre moins pénalisantes mais ce sont des investissements à long terme (augmentation des capacités hospitalières et notamment de la quantité de personnel qualifié, mise en place d’ infrastructures non provisoires de test et d’hébergement des personnes contaminées de plus grande capacité, mise en place d’infrastructures non provisoires d’enseignement ou plus généralement de travail à distance, .... ) bien différents des solutions provisoires qui sont déployées aujourd’hui.
L’espoir que ces conditions s’éteignent au cours des années 2021-2022 est encore présent et bloque les décisions d’investissement qui seraient nécessaires à la construction d’infrastructures pour une société qui aurait à subir des vagues épidémiques type COVID-19 de façon permanente. De la même façon que les prix bas du pétrole et du charbon freinent la décarbonation de l’économie.
Bref, je suis assez d’accord qu’il y aura augmentation du travail à distance et diminution des voyages professionnels dans l’exacte mesure où les grandes entreprises y trouveront leur intérêt et sans doute une diminution du tourisme induite par une augmentation des prix des voyages aériens et des services d’hôtellerie (par restriction de l’offre). On peut supposer que la capacité à consommer des ménages aisés sera légèrement érodée par les taxes, plus en France que chez les clients étrangers de son secteur touristique. Mais que la consommation des riches reprendra dès que ce sera possible.
Je peux me tromper, hein, et être trop optimiste.
Le vrai problème, c’est le risque politique: que les états occidentaux et la France en particulier, pressés par l’urgence des événements, prennent des décisions totalement absurdes. Le confinement est déjà une décision ultra-dommageable, dans la mesure où des l’instant où elle est prise une crise économique majeure démarre, mais pas une décision totalement absurde dans la mesure où la crise économique majeure était inévitable a court terme et qu’ il était préférable qu’elle ne débute pas par une crise politique majeure. Les décisions dictées (ou motivées) par l’urgence sont celles qui par définition ne se préoccupent ni du moyen ni du long terme et c’est pourquoi elles ont souvent un impact négatif à moyen terme et à long terme quand le provisoire se met à durer.
(*) Je ne crois pas que ce soit l’effet recherché. L’érosion de la base économique de l’état-providence est un effet
de long terme de ce qu’on appelle la mondialisation et ne date pas de l’élection de Macron.
Ignorés: Manfred, titano.