Il peut aussi avoir le peur que si la fraude est évoquée ouvertement l'acceptabilité de l'impôt devienne moindre.henda a écrit : ↑15 nov. 2020, 12:54
J'ai terminé le bouquin.
Charles Prats fait la démonstration de l'ampleur de la fraude sociale (allocations, sécurité sociale, retraites, ..., le livre en décrit une bonne liste) qu'il évalue à ~50 milliards d'euros. À ce niveau, il est plus que temps d'agir pour la stopper plutôt que continuer de chercher le montant exact de la fraude (argument qui revient souvent mais qui finalement freine la lutte contre la fraude, puisqu'on va passer plus de temps à affiner du chiffre qu'à le réduire pour de vrai). On ne peut pas d'un côté demander à la population de faire des efforts (cotiser toujours plus pour avoir moins) et de l'autre, ne pas s'attaquer à la fraude vu les ordres de grandeur qui sont en jeu.
À l'origine de la plus grosse partie de cette fraude il y aurait plus de 5 millions d'individus fantômes qui bénéficieraient d'une ou plusieurs prestations sociales dont une grosse partie d'étrangers (ou en tous cas, à partir de NIR — n° de sécurité sociale — de personnes nées à l'étrangers, ce qui est plus facile à frauder qu'un NIR de personne née en France). Le NIR, c'est l'identifiant unique à la base de toutes les prestations sociales.
Charles Prats s'est aussi un peu intéressé à la fraude fiscale, mais il ne croit plus aux montants mis en avant de l'ordre de 80 voire 100 milliards d'euros. Il pense que le montant de la fraude fiscale caractérisée serait plutôt de l'ordre de 25 milliards d'euros. Ce qui n'enlève pas le fait que c'est un montant important et qu'il faut lutter contre aussi.
Il montre que l'Aide médicale de l'État (AME) fournit gratuitement aux étrangers illégaux (donc hors la loi) une meilleure protection santé qu'aux travailleurs pauvres qui payent leurs cotisations sociales et ne sont pas pris en charge à 100% sur tout. Rien d'illégal jusque là, mais socialement questionnable. D'autant que 80% des Français seraient favorables soit à l'instauration d'une contribution financière des étrangers, soit à sa suppression (à noter qu'avant l'AME, les étrangers illégaux étaient tout de même soignés, mais uniquement dans les hôpitaux). À cela s'ajoute un taux de fraude qui atteint quasiment 50% et qui sert notamment à alimenter fortement le trafic de stupéfiants (Subutex) à l'étranger. À tel point que les autres pays de l'UE demandent à la France de faire quelque chose... L'AME c'était 413 M€ en 2008, 935 M€ en 2019.
Une partie de la fraude sert à financer... le terrorisme
Il y a une forte résistance venant d'en haut (des politiques et haut-fonctionnaires) à accepter l'existence de cette fraude. Le livre en fait la démonstration (preuves à l'appui, consultables par tous) : des gens plein de mauvaise foi qui cherchent à minimiser la fraude ou à la cacher. C'est un des points les plus scandaleux. Charles Prats travaille sur le sujet depuis 2008, et les gouvernements se sont succédé, mais la fraude sociale reste ignorée. C'est pour ça qu'il a écrit ce livre, pour que tous les contribuables puissent découvrir cette affaire de fraude sociale massive et qui n'avance pas (pas dans le bon sens en tous cas).
Les raisons de cette résistance ne sont pas très développées dans le livre, pourtant ce point est important puisqu'il est à l'origine d'un blocage de la lutte contre la fraude sociale.
- Concernant la résistance des politiques (des élus), il semblerait que la raison principale soit une peur que si ça se sait, ça fasse le jeu de Marine Le Pen (Charles Prats nous livre quelques preuves allant dans ce sens) au point de risquer de ne pas être réélu. Mais leur raisonnement stupide les mène à cacher la poussière sous le tapis (ce qui pousserait plutôt les gens à voter extrêmes) plutôt qu'à annoncer prendre le problème à bras le corps (c'est ce que veut la population). C'est assez dingue de voir jusqu'où cette configuration politique en France (un parti FN/RN qui sert d'épouvantail mais aussi de meilleur ennemi aux élections — s'il n'est pas trop fort non plus) peut nous polluer en profondeur.
- Concernant les différentes caisses sociales, les raisons sont encore plus vagues. Peut-être que leurs directeurs ont peur de sauter si on découvre que c'est open bar et qu'ils n'ont rien fait pour lutter contre.
- Il y aurait peut-être aussi une part de « culture d'entreprise » : dans les caisses sociales on redistribue de l'argent pour faire le bien (pour les pauvres), pas pour faire la police.
- La bien-pensance : certains journalistes ne peuvent concevoir qu'on s'attaque aux nouveaux damnés de la Terre, les immigrés, des victimes pauvres mais gentils qu'il faut toujours plus aider. Donc il faut étouffer l'affaire et crier à la fake news (fact checking de Libération, etc.). Il y a des passages croustillants dans le livre. Charles Prats a même été contacté par des journalistes cherchant à s'attaquer à Zemmour sur les chiffres qu'il avait révélé à la télévision... (42% d'allocataires de la branche famille qui sont nés à l'étranger)
Peur que les gens se soulèvent, d'attiser le feu ect...