Affaire Amphoux: la veuve assigne les héritiers pour récupérer la maison de Puy-Saint-Pierre
Valentin Doyen
Le 18/11/2021 à 12:22
Sandrine Devillard, veuve de Marcel Amphoux, a décidé d’assigner les héritiers désignés par son mari. Le but ? Les expulser de la maison de Puy-Saint-Pierre pour récupérer la maison.
C’est un énième rebondissement dans l’affaire "Amphoux". La veuve de Marcel Amphoux, a décidé d’assigner par voie d’huissier les héritiers de son défunt mari, a appris BFM DICI. En ligne de mire: l’une des deux propriétés de l’agriculteur de Puy-Saint-Pierre.
"J’ai pu consulter le projet de l’assignation. Madame Devillard souhaite voir partir les personnes qui utilisent ce bien, alors que c’est ce que Marcel voulait", indique Me Jean-Michel Colmant, avocat de l’un des héritiers qui utilise cette maison nichée dans le Briançonnais. Avant de poursuivre: "c’est un énième rebondissement. Le juge des contentieux de la protection sera amené à trancher. Cela peut être long. Très long…"
Deux audiences prévues début 2022
Deux audiences sont prévues dès le début de l'année 2022. Le 19 janvier 2022 devant le tribunal judiciaire pour l'un des héritiers, puis une autre audience devant le juge des contentieux de la protection le 22 janvier 2022 pour deux autres héritiers.
Selon nos informations, deux personnes utilisent aujourd’hui cette belle bâtisse à la vue époustouflante. L’un s’en sert comme maison. L’autre comme un atelier.
Contacté, maître Charles Lasvergnas, avocat de Sandrine Devillard, confirme "la volonté de voir partir ces deux personnes". Et de préciser: "ma cliente demande l’expulsion pour récupérer ce qui lui est dû sachant que nous ne considérons pas ces locataires comme des héritiers. Nous contestons formellement le dernier testament de Marcel qui, selon nous, a subi des pressions au moment de le rédiger."
Un mariage qui avait beaucoup fait parler
Près de dix ans après la mort de Marcel Amphoux, agriculteur de Puy-Saint-Pierre, sa veuve Sandrine Devillard n’a toujours pas signé les papiers de la succession. "La notaire doit être tétanisée par cette affaire car nous n’avons plus aucune nouvelle", indique Me Charles Lasvergnas.
En septembre 2011, Sandrine Devillard avait épousé Marcel Amphoux, agriculteur de Puy-Saint-Pierre, dans les Hautes-Alpes. Mais très vite, l'union entre celui qu'on surnomme "l'Ermite des Alpes" et cette agente immobilière de vingt ans sa cadette avait beaucoup fait parler.
Des proches de l'agriculteur redoutaient notamment que l'argent soit au cœur de ce mariage. S'il vivait chichement, Marcel Amphoux possédait plusieurs biens à Puy-Saint-Pierre, petit village typique niché dans le Briançonnais, près de Serre-Chevalier.
Tous les biens légués à ses locataires
Un an après l’union, l’agriculteur avait demandé le divorce. Mais celui-ci n'a jamais pu être prononcé. Marcel Amphoux est mort en novembre 2012 après une sortie de route dans la commune de Puy-Saint-Pierre.
Quelques mois plus tard, en mai 2013, un testament avait été découvert par un proche de l'agriculteur. Dans ce document, rédigé peu avant sa mort, il indiquait léguer tous ses biens à ses locataires et déshéritait son épouse.
Furieuse, Sandrine Devillard avait déposé plainte avec constitution de partie civile pour "abus de faiblesse, extorsion et tentative d'escroquerie". Pour elle, son époux avait subi des pressions de la part de ses locataires.
Mais depuis, la justice lui a donné tort. En décembre 2016, un premier non-lieu est ainsi rendu. Un an plus tard, la cour d'appel de Grenoble avait confirmé ce non-lieu. Avant un nouvel échec le 6 mars 2019 devant la Cour de cassation.
https://www.bfmtv.com/bfm-dici/affaire- ... 80216.html