`4 000 € du mètre carré. C’est le prix moyen qu’il faut dépenser pour vivre dans un appartement dans le centre-ville d’Angers (Maine-et-Loire). Dans ce marché de l’immobilier en tension, on se remémore le parcours du combattant que vivent chaque année les étudiants qui veulent obtenir LE précieux sésame : la clef d’un studio – même minuscule – pour profiter pleinement de leur vie étudiante.Après que les mots « solitude », « isolement », « cours en distanciel », ont détrôné les soirées d’intégrations, un nouveau phénomène apparaît sur la toile. Via Le Bon Coin ou dans des groupes Facebook, les jeunes désertent leurs appartements et quittent la ville.
Laura Doaré, 21 ans était toute heureuse de quitter son appartement à La Rochelle après avoir été acceptée à L’Esthua d’Angers, en mai dernier. Elle a vite déchanté. « On m’avait dit que trouver un logement à Angers était compliqué… Mais je n’imaginais pas à ce point. » Pendant plus de deux semaines, elle n’a pas eu d’électricité. Les murs étaient « en cartons ». « On entendait les voisins tout autour ; la route. Impossible de se concentrer sur les cours en visioconférence. « Quand les cours à distance ont commencé, cela ne faisait même pas six semaines que j’étais installée dans ce logement. Depuis, je n’ai pas remis les pieds là-bas hormis pour déménager ».
Même constat pour Margaux Laisné, étudiante en troisième année de psychologie. Elle qui doit « boucler sa licence » cette année, a décidé de quitter son appartement fin février. « Je n’y habite plus depuis octobre, c’était nécessaire ». Adieu les rêves d’indépendance, pour la jeune femme, c’est retour au domicile parental.« J’ai hésité à quitter mon appartement mais je le garde finalement car ce serait encore plus dur de retrouver un logement par la suite », explique Xavier Dabrin, 23 ans, en master 1, à la faculté de science. « Ne sachant pas où je serais l’an prochain mes parents payent 500 € tous les mois, pour un appartement où je ne vais pas. »
Florine Renaut, 22 ans, est en première année à l’école des beaux-arts d’Angers. Elle n’a pas quitté son appartement parce que le gouvernement et les écoles font planer le doute d’un possible retour en présentiel depuis des mois.« Si j’avais su, je n’aurai certainement pas pris d’appartement à Angers. Je n’ai passé que trois semaines dans mon école, deux mois dans mon appart. Pourtant, je paye depuis six mois un loyer bien au-dessus de mes moyens. »
La tension immobilière à Angers est telle que, malgré la vague d’étudiants qui lâchent leurs appartements, les biens les plus cossus sont encore imprenables. C’est ce que retracent Romane et Marion, 19 ans toutes les deux. Camarades de classe en formation de sage-femme, elles essayent chacune de déménager, en vain. « Je cherche depuis janvier. J’aimerais bien trouver une collocation pour me sentir moins seule, mais avec un budget de 400 € max. Je ne trouve pas. Pour chaque annonce qui tombe, il y a dix personnes qui téléphonent.
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