Guynemer a écrit : ↑19 juin 2021, 08:29
Vous repondez à côté, vous parliez de la pharmacovigilance, là vous parlez d’autres sujets tels que les prescriptions.
je ne sais pas ce que le terme "pharmacovigilance" recouvre comme organisme précis ni ce qu'il a en mandat.
Moi je me base sur le sens du mot.
Et le sens du mot dit que si des médecins utilisent un médicament ailleurs que dans son AMM, la "pharmacovigilance" devrait hurler comme la presse quand elle voit une tête à claque qui se prend une claque. Or les exemples que je donne, vous dites vous même qu'ils correspondent à des prescriptions hors AMM, donc il n'y a même pas besoin d'étudier le fond, dès la forme il y a problème. Si c'était un procès, il serait très court, quand le problème est dans la forme le jugement ne traîne pas.
Et pour ce qui est des statines, vu que contrairement aux autres médicaments le scandale n'est pas au même stade de développement, il y a des prédispositions génétiques qui font que dans certaines familles on a du diabète, dans d'autre on a plutôt des problèmes cardiaques, dans d'autre plutôt tel ou tel cancer... Bref une héritabilité importante. Génétique, culture, mode de vie... bref ça peut être beaucoup de raisons.
Or les statines sont des médicaments qui visent à diminuer le LDL cholestérol. Pourquoi ? Parce que selon certains, et pas d'autres, en fonction de qui finance l'étude apparemment, c'est associé à un risque de développer des maladies cardiovasculaires. C'est à dire que le truc ne vise pas à soigner une maladie, ni à réduire un symptômes, mais juste à diminuer une valeur concomitamment constatée en même temps que certains problèmes cardiaques chez certaines personnes (mais pas toutes, certaines ont le premier sans le deuxième, d'autres le deuxième sans le premier), ce qui en l'absence d'un processus reliant de manière causale cet indicateur et ces maladies revient juste à casser le thermomètre (et pas un bon thermomètre vu la remarque entre parenthèse précédente), et les études (essais cliniques) censés prouver cette relation causale sont celles dont je parle initialement et dont les conséquences sont liées au financement.
Or les médecins en filaient (et filent, beaucoup n'ont pas arrêté) comme des pilules magiques, et là dans le cadre de l'AMM. Ils n'informaient absolument pas les patients des risques liés à ces produits (avaient ils la curiosité de les connaître d'ailleurs ?), ne prenaient pas la peine de faire des vérifications d'antécédents approfondis et se contentaient de se baser sur leur sacrosainte exploration d'une anomalie lipidique. Or le produit est diabétogène, c'est à dire qu'il peut provoquer des diabètes, évidemment on se garde bien de le dire avant que le diabète soit là. C'est à dire qu'on a troqué une hypothétique survenue d'une maladie cardiovasculaire à horizon lointain pour une maladie bien réelle et plus handicapante à horizon plus court.
Et là les médecins à des gens qui sont des familles dans lesquelles on développe du diabète et on en meurt directement ou indirectement (mais sans aucun problèmes cardiaques), ont eu la bonne idée de filer ces médicaments magiques. Résultat ils les ont protégés d'un risque qu’apparemment ils n'avaient que peu, en leur donnant plus tôt la maladie qu'ils avaient de fortes chances de contracter. Or en cas de diabète, l'âge du diagnostique est un gros marqueur des complications ultérieures (plus c'est tôt plus on aura vécu de temps avec cette maladie avant d'attendre la soixante et plus les risques de complications sévères seront importantes).
On les a entendu là dessus la pharmacovigilance ? Non ce sont des médecins lanceurs d'alerte qu'on entend, comme pour le mediator.
et là on ne parle pas d'un truc qui touche un petit public comme la dépakine qui a des soucis avec des femmes épileptiques enceintes (ce qui restreint les victimes potentielles), mais d'un des médicaments les plus prescrits au monde.
"Le marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable" - J.M. Keynes, 1936