Slerocher a écrit : ↑13 sept. 2021, 21:05
jobserve75 a écrit : ↑12 sept. 2021, 16:20
Slerocher a écrit : ↑12 sept. 2021, 13:31
kurisutofa a écrit : ↑12 sept. 2021, 09:17
C'est pas uniquement dans le public, dans le privé aussi. De ma perception, c'est une question de génération (et mentalité associée).
Les jeunes ont vu (ou voient encore) les anciens se faire remercié (trop cher...) alors qu'ils ont passé leur vie à bosser pour.
Ils travaillent moins car sont moins engagés. Et puis l'éducation a bien diminué en terme de niveau par rapport aux années précédentes donc ça n'aide pas à rehausser (cf loi jospin...). Voir la vidéo sur l'école comme fabrique de crétins :
https://www.youtube.com/watch?v=H8p-7N_DNVk
Comme je fais partie de cette génération, je me permets de rebondir sur ces propos et ceux de ProfGrincheux sur le désintérêt vis à vis du service public.
Tout d’abord, il est certain qu’il n’y a plus le même engagement vis-à-vis du travail type « workaholic » - ce que je trouve être plutôt sain car à quoi bon bosser 12 heures par jour si on ne peut pas profiter des revenus que cela génère ? Pour avoir vu mon père faire des semaines de dingue, et passer un peu à côté de sa vie perso et familiale ... Sachant que, au final, personne ne te remerciera.
Concernant le niveau, c’est plus un phénomène lié à l’augmentation du nombre de bacheliers puis d’étudiants que de génération globalement plus idiote (à en croire certains). Effectivement, une licence aujourd’hui n’a pas la même valeur qu’il y a quelques décennies. Les gens ne sont pas plus c*ns pour autant.
Enfin, le désamour du service public, je pense pouvoir en parler pour la FPH.
A l’hôpital :
1) une hiérarchie idiote (personnel médical qui n’a pas d’autorité directe sur le personnel paramédical, la direction qui n’a pas d’autorité sur le personnel médical mais qui décide quand même, in fine, de tout sans avoir jamais bossé dans un service hospitalier. Enfin c’est la bureaucratie à la française ...)
2) un gouffre de revenus, très accentué pour certaines spécialités, entre le privé (revenus anormaux pour certains) et le public
3) plus aucun pouvoir en tant que personnel médical : tu veux commander X ou Y matériel médical pour ton service, il faut d’abord 102993 signataires puis un appel d’offre, puis au final, c’est la direction des achats / le service biomédical etc. qui prend la décision du material à acheter, et qui fait des choix souvent aberrants (une fois encore : décisions prises par de personnes qui ne sont pas sur le terrain)
Sur le sujet du niveau des jeunes, ils sont certainement un peu plus c*n en raison du temps passé devant les écrans. Pour avoir la paix, des parents mettent leur bébé de 12 mois devant la tablette avec un dessin animé au lieu de l’inciter à jouer avec des cubes ou autre chose. Son intellect se développe moins. Je vois maintenant des gosses qui n’ont même pas 12 ans avec un smartphone et qui n’arrivent plus à déconnecter. Du coup, ils deviennent neuneus. (J’ai mis un s mai c’est peut-être un x)
Ensuite, l’école a beaucoup évolué et je le vois avec mes gamins. A l’école primaire, il n’y a plus de note. Ben oui, il ne faudrait pas traumatiser ces pauvres petits et leur mettre la pression quand-même;
Et le temps d’école a beaucoup diminué. Il n’y a plus que 4 jours de classe contre 4,5 à mon époque. Pour compenser, les vacances étaient censées être raccourcies sauf qu’à compter de mi-juin, ils ne foutent plus rien. En plus, pour éviter d’avoir trop de gros, il y a minimum une demie-journée consacrée au sport. A mon époque, c’était à peine une heure et encore à partir du CM1.
Le bilan de tout cela est que le niveau des élèves français n’a cessé de baissé dans le classement ocde.
Selon un article paru cette semaine dans le monde, sur une même dictée, les gamins du cm2 faisaient en moyenne 10 fautes en 1987,14 en 1994 puis plus de 17 désormais. Le niveau en math de 4ème de 2021 équivaut à celui de 5ème de 1987.
En cm2, j’avais étudié 3 livres dont Nils Holgersson. Mon gamin n’a étudié que 2 livres d’une quarantaine de pages.
Alors, il est évident que les gamins sont en moyenne beaucoup plus c*ns qu’il y a 30 ou 40 ans.
Je vais faire court car les guéguerres « la génération suivante est pire que la nôtre », c’est vraiment aussi vieux que Mathusalem.
Sauf erreur de ma part, dans certains pays, notamment scandinave, les élèves ont moins d’heures de classe et pourtant de meilleurs résultats. Il me semble donc qu’il n’y a pas de lien aussi direct qu’il n’y paraît.
Ensuite, les gamins : oui CERTAINS font des écrans, parfois à forte dose et c’est problématique. Inutile d’en faire des généralités.
Il faut accepter que le monde change, même si ça n’est pas comme tu le veux, et c’est une bonne chose que rien ne soit figé dans le marbre. Une société statique, c’est triste.
Enfin, pour finir, avant de mépriser les générations qui te suivent, souviens-toi que ce sont elles qui payent ta rente de retraité. Un jour, elles (nous) n’auront peut-être plus envie de faire preuve de solidarité si on leur crache à la figure
Mais ce n’est pas une guèguere. C’est une réalité. Le niveau baisse inéluctablement.
Selon l’enquête TIMSS, les élèves de 4ème en France sont les derniers en maths de l’UE avec la Roumanie et les avant-derniers des pays de l’OCDE, juste avant le Chili.
Dans le livre « orthographe, à qui la faute? », il est constaté qu’en 2005 (et non en 2021), le niveau d’orthographe des élèves de 5ème équivaut à des enfants de CM2 de 1987.
Ce sont des évaluations objectives et non des sempiternelles accusations du style: « le niveau baiiissseee, les gosses sont nuls maintenant! ».
Mon grand-père qui ne connaissait pas le français en allant à l’école (sa langue maternelle étant Le Breton) savait très bien écrire en ayant obtenu son simple certificat d’études. Il a fait seulement 5 ans d’école primaire. Tu vois le niveau maintenant après 5 ans d’école primaire!
Si tu as des enfants qui ont atteint le niveau CM2, tu me diras combien dans une classe sont capables de distinguer correctement : « son et sont, ce et se, tente et tante… »
Dans la classe de mon fils, il y en avait au moins 1/3 qui lisaient encore de manière hachée et au moins la moitié incapable de lire correctement l’heure sur un cadran à aiguilles
Alors, c’est une évidence que le niveau a baissé et que c’est beaucoup plus cool désormais pour réussir ses études secondaires.
Il suffit de compter le nombre de mention TB au bac. A mon époque, il y en avait 2 ou 3 par académie. Désormais, il y en a pléthore.
Quant à ma retraite, je n’en touche pas. Je pense ne pas être beaucoup plus vieux que toi si tu as la trentaine. J’ai arrêté de travailler car je n’en avais plus besoin, ni l’envie et j’ai eu la chance de faire des « coups » qui m’ont bien rapporté.