Bonjour,
Je suis prof, 43 ans, marié, 5 enfants. Conjoint sans profession (raison dans la phrase précédente

).
J'ai découvert par hasard le document de JMP fin 2005. Je le trouve bien argumenté.
Depuis je consulte le forum pour me tenir informé de l'état de la bulle.
Les prix mentionnés ci-dessous risquent de paraitre irréalistes. Pourtant les salaires n'ont guère évolué depuis. Quand j'ai commencé à travailler en 1984 le SMIC devait être aux environs de 4500F net, soit 700€. En majorant de 30% on devrait s'approcher de la valeur vénale que pourraient retrouver ces biens après éclatement de la bulle.
A la mi-1990, j'ai acheté ma première maison à 30 km de Rennes (100 m² sur 400 m² de terrain) pour 400 kF frais compris en 1990. Une affaire car 500 kF était un prix plus courant.
Je l'ai revendue 380 kF net vendeur fin 1992 (estimation notaire en 1991 : 400 à 450 kF) suite à mutation imprévue en RP fin 1991. La maison vide nous est tout de même restée sur les bras pendant 1 an ou elle n'a pratiquement pas été visitée ! Mais à cette époque personne ne nous a parlé de "bulle"...
La volatilité de la bourse a fait plus de dégâts que la bulle immobilière : 50 kF perdus en 2 mois en 1993 sur des SIVAV monétaires censées... "ne jamais baisser"

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L'argent nous brûlait les doigts, j'ai échappé de peu à un achat compulsif en Essonne pour 800kF : en campagne, à 40 km de mon travail, en bordure de voie ferrée et avec de nombreux escaliers. L'idéal avec un jeune fils handicapé ! Heureusement un ami nous a convaincus de renoncer.
Pour me protéger j'ai acheté un camping car afin de réduire le capital. Revendu 18 mois plus tard 30kF sous son prix d'achat : "Zut, on ne m'avait pas dit que ça pouvait baisser"

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Fin 1994, mutation inespérée en Charente Maritime et achat tout aussi inespéré d'une maison de 85 m² sur 900 m² de terrain... Sur l'Ile de Ré. Coucou Maxime !
Maison très sale (et cuisine incendiée) en vente depuis 4 ans à 1300 kF, baissée à 900 kF puis lâchée à 700 kF soit 800 kF frais compris. J'ai appris que le vendeur était aux abois avec un emprunt à taux progressif depuis 10 ans (arrivé à 12 ou 15%). Pour ma part je ne pouvais pas emprunter plus à cette époque (taux à 7% et camping-car non-revendu). L'affaire satisfaisait les 2 parties.
A présent je fais l'envie de pas mal de mes collègues pourtant plus aisés (double salaire + heures sup à tout va). Virtuellement riche quoi.
J'ai vu avec inquiétude les prix monter au point de me faire redouter l'ISF.
A présent ça semble se tasser. Les prix affichés en agence ne bougent quasiment plus, je soupçonne même une baisse de l'ordre de 5% sur 1 an. Seuls les biens de qualité doivent se vendre et à prix soutenu. Mais la baraque en bois vermoulu se fera manger par les termites avant de trouver preneur!
L'an dernier j'ai tenté - sans succès - de convaincre ma femme de vendre pour "vivre mieux" ailleurs avec la PV : j'ai passé beaucoup de temps à aménager et à agrandir la maison, du coup nous n'avons quasiment pas pris de vacances... du moins ailleurs !
Je ne me considère pas comme un winner, juste un chanceux qui avait le bon apport et est passé au bon moment.
Mais je m'inquiète de la frénésie spéculative de certains collègues : leur maison à peine achetée ils en cherchent une autre à titre de "placement" sans attendre de rembourser la première.
Fin 2005, j'ai parlé à l'un d'eux du site, et il m'a répondu goguenard : "tu parles, mes parents ont revendu en une semaine un appart à 600 k€ sur Paris". Je n'ai pas eu le réflexe de lui répondre "pourquoi tes parents, que tu dis si bien informés, ont-ils revendu si les prix continuent de monter ?".
Un autre m'a dit "dans la région, je parie sur un marché dynamique pour les 10 ans à venir !".
L'éternel mirage du "micro-marché"...
Continuez de faire vivre ce forum, ça pourrait sauver la mise à bien des gens. Voire même des vies.