wasabi a écrit : ↑11 nov. 2023, 14:33
sanglier78 a écrit : ↑11 nov. 2023, 12:51
Vu la chienlit avant Napoléon, en ayant toutes les nations européennes contre lui, il a bien géré
il y a un point que j'estime capital dans le mécanisme causal historique en France de la période Louis XVI - Revolution - Napoléon , et que je n'ai jamais, mais jamais, eu abordé en cours d'histoire au collège lycée.
Des conditions spécifiques à la France ont entraîné une chute de la mortalité au début du XVIIIeme, ce qui a provoqué sa transition démographique en avance sur les autres pays, la population de la France a atteint 40% de la population européenne à la fin du siècle, elle a explosé alors que dans le même temps les rendements agricoles restaient relativement constants, suite à un problème volcanique islandais similaire à eyjafjallajökull (Laki 1783) les récoltes ont été mauvaises sur toute l'Europe et ça a lancé un mouvement de révolte plus fort en France qu'ailleurs à cause de la transition, le roi compréhensif envers son peuple n'a pas maté la révolte au début, et ça a dégénéré en révolution car ceux qui étaient partisans de politiques différentes en étant contre l'ordre établi (bref l'essence de la gauche), et qui n'avaient rien à voir avec la révolte initiale en ont profité, et les externalités de ces derniers ont abouti à des hécatombes dans les structures hiérarchiques composées de nobles, ce qui a permis à un noble de seconde zone de la France périphérique d'avoir une ascension fulgurante jusqu'au pouvoir, et la transition démographique toujours pas en cours dans les autres pays a permis à ce noble de s'étendre dans l'Europe via sa supériorité numérique, jusqu'en Russie mais aussi Égypte dans une bulle de confirmation de compétence (le même phénomène que le phénomène boursier où l'investisseur débutant si il investit par chance au bon moment et gagne se construit une fausse image intérieure de compétence qui l'amène à prendre des risques ultérieurs qu'il n'aurait jamais pris de prime abord sans cette première réussite due au hasard mais qu'il attribue à sa valeur. Bref un mélange de Dunning Kruger et de Nobélite, "impossible n'est pas français"). (Note : désolé pour Nounours, c'est une seule phrase, pas de retour à la ligne)
Bref ça repose sur trois points, la transition démographique, le volcan, et la confiance démesurée de celui qui a gravi les échelons trop vite à cause d'un alignement des planètes en sa faveur (comme un certain énarque)
Or à l'école, le premier point n'a jamais été évoqué de près ou de loin, le deuxième a été dit en passant (mauvaises récoltes mentionnées sans origine), et le dernier point a été complètement escamoté par l'idée que le gars était un génie (si ça vous rappelle la propagande de l'énarque en question...)
Je n'ai rien vérifié de ce qui suit, mais ce que j'ai en tête:
La domination démographique française n'est pas une conséquence du XVIIIeme, c'est un acquis des périodes précédentes.
Au contraire, les Françaises ont commencé à faire moins d'enfants dès l'époque de Louis XIV.
La France est encore un pays jeune et très peuplé à l'époque de la Révolution, mais déjà dans les générations précédentes les décideurs s'inquiétaient
de la baisse possible de la population, d'où une réticence à peupler les Amériques.
Le petit âge glaciaire, les famines de la fin du règne de Louis XIV sont des thèmes connus. J'ai entendu parler plus récemment du volcan islandais, en particulier lorsqu'une explosion récente a perturbé le trafic aérien.
Sur les victoires napoléoniennes: il y a de réelles innovations tactiques, des façons de faire la guerre que les ennemis ont mis 20 ans à comprendre et imiter.
Napoléon était féru d'histoire militaire, je pense. J'ai lu un texte de sa part où il compare la logique de disposition des troupes dans l'antiquité et à son époque d'armes à feu.
Il a bénéficié d'avantages qui ne sont pas de son fait: la France s'est muni d'un système remarquablement bien organisé d'artillerie à l'époque royale ( système Gribeauval ), standardisation, production de masse; la Révolution a permis l'accès à la carrière d'officiers brillants techniquement ( Davout, Berthier... ), de meneurs d'hommes ( Murat ).
Il y a aussi le fait que le soldat français soit tout simplement le meilleur du monde à cette époque ( endurance, discipline, esprit d'initiative, calme au feu. ) ça aide.
L'une des explications du succès de Napoléon, qui n'est pas de moi, est que cet homme de la périphérie était d'une autre époque, d'un autre monde, plus proche des Antiques que des Modernes, avec une brutalité et une efficace simplicité qui faisait défaut à ses concurrents.
PS: je n'ai pratiquement aucun souvenir de mes cours d'histoire, je pense sincèrement avoir tout appris tout seul.
Le centrisme, c'est le vichysme du temps de paix. Alexandre Sanguinetti,