Publié le 29 juin 2007
http://www.lefigaro.fr/debats/20070629. ... nance.html
Vous connaissez les « fonds communs de placement » ; vous vous familiarisez avec les « fonds d'investissement » ; vous découvrez les « fonds spéculatifs ». Mais l'avenir appartient aux « fonds souverains », chargés de faire fructifier une partie des colossales réserves de change des plus riches banques centrales de la planète. S'il est une fois de plus question de centaines de milliards de dollars - le monde n'en manque décidément pas - la stratégie de ces fameux sovereign wealth funds plus que leur taille en tant que telle, va bouleverser les rapports de force entre les pays dit riches, et ceux qui les financent aujourd'hui.
La Chine, qui a surpris son monde le mois dernier en investissant 3 milliards de dollars dans le fonds américain Blackstone, en est une parfaite illustration. L'entité chargée d'investir une « petite » partie - 200 milliards de dollars tout de même - des quelque 1 200 milliards de réserves de changes chinoises n'était pas encore formellement créée que Pékin prenait déjà son ticket en prévision de l'entrée en Bourse de Blackstone. Avec l'objectif de mieux rémunérer une fraction des devises que l'empire du Milieu accumule tous les mois, et qui étaient jusqu'à présent sagement investies en bons du Trésor américain.
Mais, compte tenu de l'arrivée dans ce club de riches de pays comme la Chine, avide de technologie, et compte tenu aussi des sommes en jeu, il est certain que les sovereign wealth funds ne se contenteront pas indéfiniment de tickets minoritaires dans des entreprises cotées. Stephen Jen estime à quelque 12 000 milliards de dollars leur poids cumulé à l'horizon 2015, en pariant que le Japon lui-même, doté des secondes réserves de change mondiales (plus de 900 milliards de dollars) se laissera lui aussi tenter par l'aventure d'un fonds souverain. Après l'immobilier et les clubs de football, le high-tech et tout ce qui est difficile à imiter, et donc prestigieux ou à forte valeur ajoutée, constitue une cible potentielle pour ces nouveaux princes de la finance.
Ceux qui détectent aujourd'hui déjà le retour de réflexes protectionnistes y verront une menace supplémentaire pour la paix des échanges mondiaux. Les autres, un juste rééquilibrage des rapports entre l'ancien et le nouveau monde.
Les fonds d'investissement sur la sellette, par Frédéric Lemaître
LE MONDE | 02.07.07 | 14h28 • Mis à jour le 02.07.07 | 14h40
http://ebolowa.blog.ca/2007/07/03/un_pr ... e~2564913/ faire défiler vers le bas pour voir l'article.
Le premier reproche qui leur est adressé est d'être court-termistes. Ils ne rachèteraient les entreprises que pour les pressurer, notamment en licenciant, puis s'en sépareraient à bon compte dès que le sale boulot a été fait. Ce reproche ne semble pas fondé. Du moins pour l'instant. Certes, les fonds cherchent à accroître la rentabilité des entreprises dans lesquelles ils investissent.
Contrairement aux fonds de pension traditionnels, ils s'impliquent dans la gestion et n'hésitent pas à changer le management si nécessaire. Leur objectif : pouvoir revendre l'entreprise cinq ans plus tard au moins deux fois plus cher. Cela peut passer par des suppressions d'emplois, mais, globalement, les entreprises sous LBO ne semblent pas en supprimer davantage que les autres.
En revanche, il est clair que les fonds ont contribué au primat donné, ces dernières années, au capital sur le travail. Pour ce faire, les gérants ont trouvé un moyen radical : transformer les directions en actionnaires en obligeant le management des entreprises qu'ils rachètent à investir un à deux ans de salaire dans la société et en l'associant financièrement aux performances. Résultat : des cadres supérieurs, déjà très bien payés, deviennent capitalistes et peuvent se retrouver à la tête d'une fortune de plusieurs dizaines de millions d'euros en un temps record.
Faire fortune avec l'argent des uns et le travail des autres : les gérants de fonds auraient-ils trouvé la recette miracle ? Rien n'est moins sûr.
Fonds vautours contre pays pauvres, par Danny Leipziger
LE MONDE | 25.06.07 | 14h17 • Mis à jour le 25.06.07 | 14h17
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 720,0.html et http://www.dannyleipziger.com/documents ... reFund.pdf
La presse a récemment fait ses gros titres sur les activités de certains fonds de gestion d'actifs spécialisés dans le rachat de la dette commerciale des pays les plus pauvres et les plus endettés du monde ; ils poursuivent ces derniers et réclament une partie de leurs actifs auprès des tribunaux des nations riches. Ce sont les fameux fonds vautours.
Les fonds vautours rachètent sur le marché les dettes publiques des pays à faibles revenus pour un prix très bas puis tentent de forcer ces pays débiteurs à régler leurs dettes selon des conditions plus avantageuses. Ils savent que l'Initiative d'allégement de la dette internationale (initiative pays pauvres très endettés) met ces pays en position de payer. En recourant à la justice et en tentant d'y attacher des actifs, ils cherchent à forcer ces PPTE à leur régler leur dette.
Les pays pauvres très endettés font déjà face à d'énormes défis liés à la pauvreté, à la corruption et à des capacités administratives limitées. Ils ne devraient pas avoir à porter les fardeaux et coûts supplémentaires qui leur sont imposés par les fonds vautours.
Dans des pays plus riches, ces échanges de dettes de marchés secondaires augmentent l'efficacité des marchés de crédit. Mais, dans les pays très pauvres, les marchés secondaires liés aux dettes sont inévitablement limités, et donc loin d'être concurrentiels. Les stratégies adoptées par les fonds vautours détournent un allégement de la dette des pays les plus pauvres, qui en ont cependant grand besoin, et ne font que remplir les caisses des plus riches.
Une investigation est nécessaire pour trouver d'autres façons de gérer les fonds vautours. Un examen continu de leurs actions par les gouvernements, les Parlements, les médias et la société pourrait fournir des réponses, mais aussi, et cela est nécessaire, éclairer ce sombre recoin de la finance internationale.
L'année 2007 sera un bon cru pour les OPA
Article paru dans l'édition du 03.07.07.
http://www.lefigaro.fr/actubourse/20070 ... s_opa.html
Grâce à l'activisme des fonds d'investissement, les opérations financières enregistrent déjà un record au premier semestre.
AUCUN NUAGE à l'horizon dans le monde des affaires. Bien au contraire, 2007 place la barre encore plus haut en matière de fusion-acquisition d'entreprises. Selon le cabinet Thomson Financial, plus de 20 000 opérations ont été lancées au premier semestre dans le monde entier, totalisant un montant de 2 655 milliards de dollars. Soit 60 % de plus que le record atteint en 2006. L'Europe y contribue pour moitié.
vaut meiux ne pas être salarié d'une boîte ciblée par une OPA .... surtout si on a 25 ans de crédit sur le dos.Les banquiers d'affaires profitent à plein de ce mouvement. Les fonds d'investissement leur rapportent aujourd'hui plus, en termes d'honoraires, que les industriels.