Martigan a écrit :S'il tenait compte de ces effets,
la baisse ne serait pas théoriquement pas de -40% mais de -10%
...
La baisse des taux a provoqué une bulle, qui se caractérise par l'anticipation des achats. Les volumes ont été 1,5 fois supérieurs à la normale. L'âge moyen des acquéreurs a diminué d'environ 5 ans. Bref, on a asséché le volume des acheteurs potentiels. L'INSEE ne prend pas en compte ce genre de données et raisonne à froid, sur un marché constitué de consommateurs de m2. Evidemment, l'immobilier ne fonctionne pas au m2. L'erreur est tellement énorme qu'elle est intentionnelle, un peu à la manière dont l'INSEE n'a jamais vu la hausse des prix en grande surface. Je ne pense pas que l'organisme qui rassemble le plus de cerveaux puisse faire une erreur de jugement aussi importante.
Aujourd'hui, un million de logements sont en vente. Soit au rythme actuel de consommation 3 années de vente. L'INSEE nous annonce qu'il y aurait X00.000 de logements manquants. C'est une tarte à la crème économique. Leur modèle mathématique n'est pas vérifiable sur le terrain. S'il n'est pas vérifiable, c'est qu'il est faux. Il faut raisonner de manière expérimentale : okay pour accepter tout modèle mathématique, mais que un modèle fonctionne !
D'autres erreurs dans leur modèle :

Aucune prise en compte des ventes inter-génarationnelles, qui "produisent du logement sans construction". D'après mon observation, c'est 20% à 30% du marché. Les vieux vendent de grands logements et achètent petit.

Report des déficits année après année. Stupide.

Dans la méthodologie, on devrait considérer qu'un ménage qui achète 40 m2 à prix de bulle a grillé 50% de ses cartouches pour 10 à 15 ans et supprimer ces ménages des besoins. Dans un modèle informatisé, on doit pouvoir introduire ce genre de modèle. L'INSEE ignore royalement la finance et le fait qu'un acheteur endetté peut difficilement acheter ailleurs. En période de hausse, on peut vendre. En période de baisse, on est scotché dans son 2 pièces.

L'INSEE ne prend pas en compte le prix des logements pour définir des besoins. Dire qu'il existe un besoin de 400.000 logements à 2500€ du m2 en moyenne, c'est la même chose de dire que tout le monde est millionnaire. C'est une ânerie. Par exemple, en Allemagne, où l'immobilier est entre 500€ et 1500€ du m2, on construit toujours. C'est qu'il existe des besoins en logements. Normal : se loger est bon marché. Le couple prix/volume est un principe de base en économie. L'INSEE semble l'ignorer. En France, le marché s'effondre parce que les prix sont trop élevés. C'est aussi simple que cela. Dans les modèles de l'INSEE, il faudrait un multiplicateur qui ferait baisser le besoin en logement à partir du prix de 1300€/m2. Au moins, les promoteurs sauraient à quoi s'en tenir, alors qu'aujourd'hui ils sont tous en faillite.
Il y a plein d'erreurs de ce genre. La principale : ne pas voir que le marché a été syphonné par 10 années de fortes transactions. En gros, tout le monde a acheté. Il ne reste que des acheteurs potentiels insolvables.
Les mecs de l'INSEE sont nuls. Ils ont flashé sur un modèle qui prend la pyramide des âges et qui la déforme dans le temps, en multipliant par une surface moyenne en hausse. C'est un truc de chercheur, mais pas un modèle exact, surtout en période de crise. La principale faiblesse du modèle est d'être sans rapport avec le raisonnement micro-économique de l'acheteur et de sa psychologie. Quand on est rédige une procédure ISO 9000 ou un modèle économique simple décrivant un processus, on part de la réalité d'une vente, on l'étudie et ensuite on la modélise. Les chercheurs de l'INSEE sont partis d'hypothèses macro-économiques, donc ils se sont plantés, à 200km/h dans un arbre.
Un tel manque de professionnalisme de la part de diplômés BAC+10 est scandaleux. Quand j'étais à l'ESSEC, les meilleurs de la promo rentraient à l'INSEE, après concours et c'était considéré comme aussi difficile que Polytechnique. Lire des études de besoins en logements aussi nulles ne correspond pas au sérieux de l'INSEE et j'y vois une erreur grossière, non-corrigée pour des raisons politiques et économiques à court terme. Aujourd'hui, le réveil est extrêmement brutal.