La France du déclin tranquille - Les Echos

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La France du déclin tranquille - Les Echos

#1 Message par BulleDog » 09 sept. 2011, 12:09

09/09 | 07:00 | Eric Le Boucher Les Echos
La France du déclin tranquille
Ecrit par
ERIC LE BOUCHER
http://www.lesechos.fr/opinions/chroniq ... 216889.php
Directeur de la rédaction - Enjeux Les Echos
Comment se dessine l'avenir du pays ?
Une longue décennie de croissance anémique, de chômage persistant, d'horizon bouché pour les jeunes.
Une « japonisation ».
Le mal a trois racines : la dette, la perte de compétitivité et l'Europe.
Des trois, c'est la compétitivité qu'il place en tête, c'est inédit et c'est salutaire.
Le principal motif d'inquiétude est là, en effet : que produirons-nous dans vingt ans ?
La France s'est désindustrialisée plus vite que les autres pays européens, son commerce extérieur est sur une pente alarmante.
Dans une plaidoirie pour l'industrie, Jean Peyrelevade tord le cou à pas mal d'idées fausses (venues de l'extrême gauche) dont celle des « délocalisations ».
Des 500.000 emplois directs perdus par l'industrie depuis dix ans, une part « infime » a été déplacée en Chine ou ailleurs. L'essentiel a purement et simplement disparu.
Des secteurs entiers sont morts sous les coups de la concurrence internationale et la France a été incapable d'en reconstruire dans les filières nouvelles. Pourquoi ?
C'est ce qu'annonce aussi Jean-Pierre Petit. J'arrive pas à retrouver l'interview.

Commentaires : http://commentaires.lesechos.fr/comment ... 1619613596
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#2 Message par BulleDog » 09 sept. 2011, 12:09

France, état critique Jean Peyrelevade, Pierre-Antoine Delhommais
Essai (broché). Paru en 09/2011
http://livre.fnac.com/a3612364/Jean-Pey ... t-critique
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#3 Message par BulleDog » 09 sept. 2011, 12:15

09/09 | 07:00 | Frederic Schaeffer
Croissance, emploi, export : le ralentissement se confirme
La Banque de France a abaissé hier sa prévision de croissance à 0,1 % au troisième trimestre. Le déficit commercial s'est encore creusé en juillet avec des exportations quasi stables. Les créations d'emplois ont été plus faibles que prévu au printemps.
http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... 216790.php

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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#4 Message par reflex69 » 09 sept. 2011, 12:25

Moins de compétitivité, moins de production, moins d'emplois....
Bientôt il faudra peindre les cailloux en jaune pour maintenir l'illusion de la richesse dans une France de propriétaires au chômage...
Vends cartons d'habitation 2m² (avantage fiscal Besson/Borloo/Robien/Scellier/Duflot/Pinel...)

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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#5 Message par pangloss » 09 sept. 2011, 13:14

«C'est quand un moustique se pose sur vos testicules qu'on réalise que la violence ne résout rien."
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#6 Message par nanne02 » 09 sept. 2011, 13:28

Bé il nous reste l'immo ! On est le seul pays d'Europe où les prix ne baissent pas, c'est le French Paradox.

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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#7 Message par finalgrunt » 09 sept. 2011, 13:59

Jeunes, déclinez tranquillement.

Christophe Barbier...avec son écharpe rouge sur son costume (tout un symbole), date d'une autre époque!

Assez de tous ces intervenants qui pensent avoir des solutions avec des schémas qui datent du siècle dernier.

(edit: corrigé une erreur, ce n'est pas Jean Peyrelevade mais Christophe Barbier, merci Cpof)
Modifié en dernier par finalgrunt le 09 sept. 2011, 14:58, modifié 2 fois.
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#8 Message par fabriceb » 09 sept. 2011, 14:34

Des 500.000 emplois directs perdus par l'industrie depuis dix ans, une part « infime » a été déplacée en Chine ou ailleurs. L'essentiel a purement et simplement disparu.
En fait, ca dépend comment on compte, si j'ai bien compris.
De ce que j'avais entendu d'un économiste (défendant l'innocence de la mondialisation, je le précise), le nombre d'emploi ayant fait l'objet d'une délocalisation "au sens strict" (c-a-d l'usine qu'on démonte pour la remonter dans un pays à bas cout salarial) était effectivement assez faible (il citait 20 000 par an de mémoire, ce qui fait tout de même un total non négligeablé au bout de 10 ans).
Le hic de ce chiffre, c'est qu'il exclut un autre chiffre : celui des activités transférées à l'occasion de renouvellement de produit/gamme. Concrètement, l'ancien produit continue à être fabriqué en Europe, mais le nouveau est fabriqué dans un pays émergent; au bout d'un moment, on arrête l'ancien ... Techniquement, les économistes appellent ca des investissements réalisés à l'étranger (et l'économiste qui exposait la différence insistait sur le fait que ce n'était pas du tout des délocalisations); dans l'esprit, on peut en débattre.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.

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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#9 Message par Pi-r2 » 09 sept. 2011, 14:37

pangloss a écrit :delpla2
Yep, depuis le début Pangloss annonce la Japonisation (ce qui si on y réfléchit n'est pas si mal que ça).
Si on pouvait juste éviter de forcer les gens à bosser pour rien, ce serait très cool en fait.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#10 Message par Cpof » 09 sept. 2011, 14:38

finalgrunt a écrit : Jean Peyrelevade avec son écharpe rouge sur son costume (tout un symbole), date d'une autre époque!
C'est Christophe Barbier ça...
Mais ça ne change rien à ta phrase.

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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#11 Message par FunamBulle » 09 sept. 2011, 14:56

fabriceb a écrit :
Le hic de ce chiffre, c'est qu'il exclut un autre chiffre : celui des activités transférées à l'occasion de renouvellement de produit/gamme. Concrètement, l'ancien produit continue à être fabriqué en Europe, mais le nouveau est fabriqué dans un pays émergent; au bout d'un moment, on arrête l'ancien ... Techniquement, les économistes appellent ca des investissements réalisés à l'étranger (et l'économiste qui exposait la différence insistait sur le fait que ce n'était pas du tout des délocalisations); dans l'esprit, on peut en débattre.
Il y a aussi, au sens encore moins strict, la "délocalisation" qui consiste à perdre un marché produit localement au profit de chinois ou de coréens (Ecran Thomson -> Ecrans Samsung ...).

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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#12 Message par FunamBulle » 09 sept. 2011, 14:57

Cpof a écrit :
finalgrunt a écrit : Jean Peyrelevade avec son écharpe rouge sur son costume (tout un symbole), date d'une autre époque!
C'est Christophe Barbier ça...
Mais ça ne change rien à ta phrase.
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#13 Message par pangloss » 09 sept. 2011, 14:58

Pi-r2 a écrit :
pangloss a écrit :delpla2
Yep, depuis le début Pangloss annonce la Japonisation (ce qui si on y réfléchit n'est pas si mal que ça).
Effectivement. La japonisation, c'est si on la joue relativement bien...

http://www.economist.com/finance/displa ... d=13110352
America's banking crisis
Worse than Japan?
Feb 12th 2009 | WASHINGTON, DC
From The Economist print edition
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The scale of the (japansese) bubble—a doubling of house prices in five years—was about as big in America’s ten largest cities as it was in Japan’s metropolises. But nationwide, house prices rose further in America and Britain than they did in Japan (see first chart). So did commercial-property prices. In absolute terms, the credit boom on top of the housing bubble was unparalleled. In America private-sector debt soared from $22 trillion in 2000 (or the equivalent of 222% of GDP) to $41 trillion (294% of GDP) in 2007 (see second chart).
Image
Judged by standard measures of banking distress, such as the amount of non-performing loans, America’s troubles are probably worse than those in any developed-country crash bar Japan’s. According to the IMF, non-performing loans in Sweden reached 13% of GDP at the peak of the crisis. In Japan they hit 35% of GDP. A recent estimate by Goldman Sachs suggests that American banks held some $5.7 trillion-worth of loans in “troubled” categories, such as subprime mortgages and commercial property. That is equivalent to almost 40% of GDP.
As Anil Kashyap of the University of Chicago points out, one reason Japan was so loth to acknowledge the depths of its banking problems was the knowledge that a banking clean-up would require a large-scale restructuring of Japanese firms which, in turn, would throw many people out of work.
Image
A similar dynamic will surely play out in America’s over-indebted households. With their assets worth less and credit tight, people will be forced to save much more than they used to. The household saving rate has risen to 3.6% of disposable income after being negative in 2007. For much of the post-war period it was around 8%, and in the short-term it could easily exceed that. But, whereas dis-saving by Japanese households countered the corporate balance-sheet adjustment, American firms are unlikely to invest more while consumers are in a funk. Propping up demand may therefore require more persistent, and sustained, budget deficits than in Japan.
Add all this together and the ease with which American policymakers dismiss Japan’s experience is probably misplaced. Japan’s outcome—a decade in which growth averaged 1% a year and gross government debt rose by 80 percentage points of GDP—was not one to be proud of. But given the magnitude of today’s mess, it may soon seem not that bad after all.
Modifié en dernier par pangloss le 09 sept. 2011, 15:01, modifié 1 fois.
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#14 Message par finalgrunt » 09 sept. 2011, 15:00

Cpof a écrit :
finalgrunt a écrit : Jean Peyrelevade avec son écharpe rouge sur son costume (tout un symbole), date d'une autre époque!
C'est Christophe Barbier ça...
Mais ça ne change rien à ta phrase.
Corrigé, merci!
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#15 Message par BulleDog » 12 sept. 2011, 23:45

Pas mal.
pangloss a écrit : Worse than Japan?
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The scale of the (japansese) bubble—a doubling of house prices in five years—was about as big in America’s ten largest cities as it was in Japan’s metropolises. But nationwide, house prices rose further in America and Britain than they did in Japan (see first chart). So did commercial-property prices. In absolute terms, the credit boom on top of the housing bubble was unparalleled. In America private-sector debt soared from $22 trillion in 2000 (or the equivalent of 222% of GDP) to $41 trillion (294% of GDP) in 2007 (see second chart).
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Judged by standard measures of banking distress, such as the amount of non-performing loans, America’s troubles are probably worse than those in any developed-country crash bar Japan’s. According to the IMF, non-performing loans in Sweden reached 13% of GDP at the peak of the crisis. In Japan they hit 35% of GDP. A recent estimate by Goldman Sachs suggests that American banks held some $5.7 trillion-worth of loans in “troubled” categories, such as subprime mortgages and commercial property. That is equivalent to almost 40% of GDP.
As Anil Kashyap of the University of Chicago points out, one reason Japan was so loth to acknowledge the depths of its banking problems was the knowledge that a banking clean-up would require a large-scale restructuring of Japanese firms which, in turn, would throw many people out of work.
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A similar dynamic will surely play out in America’s over-indebted households. With their assets worth less and credit tight, people will be forced to save much more than they used to. The household saving rate has risen to 3.6% of disposable income after being negative in 2007. For much of the post-war period it was around 8%, and in the short-term it could easily exceed that. But, whereas dis-saving by Japanese households countered the corporate balance-sheet adjustment, American firms are unlikely to invest more while consumers are in a funk. Propping up demand may therefore require more persistent, and sustained, budget deficits than in Japan.
Add all this together and the ease with which American policymakers dismiss Japan’s experience is probably misplaced. Japan’s outcome—a decade in which growth averaged 1% a year and gross government debt rose by 80 percentage points of GDP—was not one to be proud of. But given the magnitude of today’s mess, it may soon seem not that bad after all.
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#16 Message par Indécis » 26 oct. 2023, 16:35

« Tragédie française », quarante ans de déclin de la France vus par FOG
https://www.lepoint.fr/politique/traged ... 747_20.php
Franz-Olivier Giesbert publie le troisième tome de son « Histoire intime de la Ve République ». Et pointe la responsabilité de nos dirigeants depuis Mitterrand.

Dans « Franz », il y a un peu « France », d'où peut-être cette symbiose entre l'homme et son pays. Il y a aussi ce « Z », qui lui va bien et qui dit la liberté de celui qui refuse les chemins évidents et les mises faciles. Franz-Olivier Giesbert le prouve encore dans le dernier tome de sa trilogie consacrée – dans l'ordre politique et chronologique des choses – aux sursauts, splendeurs et misères de la France, du général de Gaulle à nos jours. On pensait la tragédie réservée aux seuls présidents, comme lui-même nous l'avait enseigné dans un fameux livre (1). Or, on découvre qu'elle a fini par s'imposer à nous tous, Français.

Elle n'est pas l'œuvre d'un châtiment céleste ou d'une conjoncture exogène qui nous laisseraient impuissants, mais d'hommes, élus ou nommés, qui sont au nombre de sept. Sept « démolisseurs » : Mitterrand, Chirac, Balladur, Jospin, Sarkozy, Hollande et Macron. « La France en est là pour des raisons de toutes sortes, dont la moindre n'est pas l'impéritie d'au moins sept chevaliers du déclin, promus connétables, dont il aurait fallu traduire certains devant un tribunal de commerce des gouvernants défaillants », écrit Giesbert, qui ne s'arrête pas aux seuls politiques. La débâcle est générale, qui part du haut pour se propager au reste de la société : « Des médias à l'université en passant par l'intelligentsia, toutes les “élites” ont eu leur part. »

Savoureux portraits. Il y a de L'Étrange Défaite, témoignage de Marc Bloch sur 1940, dans Tragédie française (Gallimard), autopsie de « notre déliquescence ». C'est à l'enseigne de cette citation de Péguy que l'auteur a souhaité placer son livre : « Celui qui ne gueule pas la vérité lorsqu'il la connaît se fait le complice des menteurs et des faussaires ! » Il y a aussi du Jean Cau dans ses savoureux portraits. Au hasard, ceux-ci : Pierre Bérégovoy, un « affairiste de poche dont l'enflure donnait une idée de l'infini ». Jack Lang « ressemble à ces richissimes veuves américaines, au visage aussi tendu qu'un arc, après plusieurs ravalements ». Dominique Strauss-Kahn, lui, est « brillantissime, mais trop : sa facilité, doublée d'une amoralité souriante, a fini par tourner au handicap ». Comme il n'est pas méchant – il n'a jamais su l'être véritablement –, Giesbert nuance toujours les croquis qu'il fait de ces seconds rôles. Et l'homme prouve qu'il sait aimer, comme en témoignent ses hommages à Claude Perdriel, à Robert Hersant et à François Pinault (propriétaire du Point). Ou encore les portraits des amours de sa vie ainsi que ce bouleversant chapitre sur les derniers jours de sa mère.

La lecture de ces 500 pages est surtout une épreuve nerveuse pour qui sait la fin de cette fresque s'étirant sur quarante ans. Par moments, on se cache les yeux pour ne pas voir le massacre, on est comme pris d'une envie de hurler « Stop ! Surtout pas ça ! » devant le récit de décisions politiques funestes pour le pays. De de Gaulle à Macron, l'affaissement français est continu, comme s'il répondait à une programmation mécanique et irréversible. Retraite à 60 ans, nationalisations, laxisme migratoire, renoncements républicains, délitement de l'école, 35 heures, aveuglement des élites, abandon des ouvriers, montée de l'antisémitisme, recul de la laïcité… Pauvres de nous, tel fut notre régime.

Nitroglycérine. Le grand avantage de l'ancien patron du Point sur les nombreux théoriciens du déclin est que, précisément, il ne théorise pas : ce sont ses yeux qui nous parlent, et c'est encore plus éloquent. De près, il a vu Mitterrand et ses successeurs manipuler avec désinvolture de la nitroglycérine. De près, il les a vus douter, se tromper, mentir, se reprendre, se battre, gagner et, plus souvent, perdre.

En plusieurs chapitres, on revit avec lui, ses cheveux noirs et son œil plus petit que l'autre, les décisives années 1980. La société, alors, vote socialiste, réclame des droits, se métisse, danse à la Bastille, communie au son de « L'Aziza », pleure Louis de Funès, se familiarise avec le mot « tchador » et découvre un certain Jean-Marie Le Pen. Où l'on voit, dans ce précieux document, que, même lorsqu'elle n'a plus le pouvoir, la gauche exerce encore un puissant magistère moral dans le pays. Jusqu'à Sarkozy, la droite n'est qu'une gauche qui aime les agriculteurs et la police.

Rien n'est définitif. Il y a cependant un piège dans ce livre, qui consisterait à prendre Giesbert pour un pessimiste qui se complairait dans son inventaire, ou encore un réactionnaire. Personne, plus que lui, n'aime la vie, la chanson, les rencontres, la cuisine et le vin. Il est un homme de cycles, qui sait que rien n'est définitif. À la manière de Simone Weil, qui lui est chère, il exprime un patriotisme, non de domination, mais « de compassion ». D'où viendra le salut ? Parce qu'il est entre Marseille et Paris, que ses copains peuvent être très à gauche ou très à droite, qu'il est lui-même à la fois « libéral-libertaire » et conservateur, qu'il a dirigé LeNouvel Obs et Le Point, que ses plus belles amitiés sont Pierre Mauroy et Alain Minc, il sait que le meilleur (comme le pire) est des deux côtés de l'échiquier politique. Gaulliste ? « Elle est belle, la France, et la beauté ne meurt jamais. » Il y a bien une espérance gaullienne dans ce livre de « France-Olivier » Giesbert.
L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit...

Hickson49
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Re: La France du déclin tranquille - Les Echos

#17 Message par Hickson49 » 30 oct. 2023, 12:39

Une video d'un media de gauche qui parle de la balance commerciale francaise: https://www.youtube.com/watch?v=FAxLEiZ ... C3%89LUCID
Plein de messages tres importants, supportes par des chiffres edifiants. En particulier le constat global est a peu pres le meme que celui que j'annone ici et la depuis des annees sur ce forum: l'economie de la France se tiers-mondise a vitesse grand V.

La France importe massivement des matieres premieres, mais aussi des bien et des services, mais elle n'est pas capable d'exporter des biens (un peu plus de services...) a haute valeur ajoutee pour equilibrer sa balance.

Pire... Les poles positifs dans la balance commerciale sont absolument deprimants (191 milliards de deficit pour 780 milliards d'importation en 2022):
* Ok, airbus, qui supporte a lui tout seul la quasi integralite du solde positif dans l'exportation de bien industriels. Un peu de chimie et d'agriculture, mais avec l'augmentation des couts de l'energie je ne me fais pas trop d'illusion sur la rentabilite et la competitivite de ces activites.
* Tourisme (enrichi les gras proprietaires BnB et cree des emplois de smicard qui n'ont plus les moyens de se loger)
* Coup de chance completement independant de l'economie francaise type CMA/CGM (75 milliards de CA en 2022) ou Total energie et autres gras dividendes realises a l'etranger qui reviennent aux investisseurs francais.
* investissements des etrangers dans la dette Fr, qu'il va falloire rembourser avec interets de plus en plus hauts...
* Les revenus colossaux des frontaliers Suisse et Luxembourgeois (30 milliards de revenus frontalier versus 13 milliards que les etrangers rapatrient vers leurs pays d'origine)

Le statut d'idiot du village global se confirme d'annee en annee.
wef a écrit :You'll own nothing. And you'll be happy

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