« Tout un ensemble d’acteurs a intérêt
à ce que le foncier augmente éternellement »
Désormais, M. Lemiale peut bien dénoncer l’« entrisme des banques » et la « dégradation de la relation client qui en résulte », et M. Buzy-Cazaux déplorer la « financiarisation » et la « dématérialisation » de l’immobilier, la Fnaim a bien sa part de responsabilités dans la montée généralisée des prix dans la quasi-totalité du territoire. Tout a été fait ces dernières années pour développer le sentiment qu’il fallait acheter un logement d’urgence. Avec un argument massue : investissez dans l’immobilier pour préparer votre retraite !
Dans ce contexte, les gouvernants ont préféré doper la demande plutôt que de jouer sur l’offre. « Si vous voulez encourager une politique d’accession à la propriété, analyse M. Sadoun, il faut desserrer la rente foncière.
Or tous les gouvernements ont préféré jouer sur la demande en la rendant solvable. Au final, cette politique a profité aux vendeurs car, quand il y a une situation de rente, c’est le titulaire de celle-ci qui s’approprie la “solvabilité” supplémentaire apportée au marché. Dit autrement, s’il y a peu de terrains et que vous augmentez la solvabilité de la demande, vous faites monter les enchères et, finalement, c’est le propriétaire qui encaisse. Alors qu’il aurait été nécessaire de contrôler les deux bouts de la chaîne en développant des politiques publiques favorisant la baisse des prix. »